Raouraoua : les raisons d’un choix purement stratégique

Ça va bouger, très prochainement au niveau de l’exécutif de la CAF. Lors de sa prochaine réunion, prévue au début du mois d’avril prochain, le bureau exécutif de la Confédération africaine de football aura à débattre puis amender deux lois qui changeront bien des choses au niveau de la structure dirigeante de la CAF.

Nous avons appris à ce sujet que lors de sa prochaine session, le 7 avril prochain, les membres de l’exécutif de la Confédération voteront une nouvelle loi interdisant le cumul des mandats pour ses membres. Désormais, les membres de l’exécutif de la CAF ne peuvent pas être à la fois à la FIFA et dans la CAF, comme c’est le cas aujourd’hui avec certains de ses membres, comme Mohamed Raouraoua. Certains membres de l’exécutif de la CAF cumulent des mandats et cet amendement dans les statuts de la Confédération devraient mettre fin à cet état de fait.

 

Plus de cumul de mandant

Le deuxième amendement concerne la durée des mandats au sein de la Fédération internationale de football (FIFA). Ceux-ci sont aujourd’hui d’une validité de quatre années. Et bien, la CAF veut les réduire cette fois-ci à deux ans. Soit le temps entre une CAN et une autre. Dans ce contexte, il est utile de signaler que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui est membre de l’exécutif de la CAF et de la FIFA va se limiter au seul mandat de la Confédération africaine et ne postulera pas pour un autre mandant à l’instance internationale. La CAF, qui dispose de quatre places à la FIFA, verra deux sièges se libérer en ce mois d’avril. Celle de l’Ivoirien Jacques Anouma, membre depuis 2007, et qui se représente et celle de Mohamed Raouraoua, qui a décidé de ne pas le faire.

 

2 nouveaux candidats sont en lice

En plus d’Anouma, deux nouveaux candidats entre en lice. Le Tunisien Tarek Bouchamaoui, une personne avec qui Raouraoua n’ira pas prendre un café et qui a vu son nom cité dans l’affaire SwisLeaks pour un compte crédité de 22 millions d’€ chez HSBC. Le second n’est autre que le Congolais  Constant Omari Selemani. On ne sait pas qui des trois Raouraoua va soutenir, mais ce qu’on sait par contre, c’est que la décision du président de la FAF de ne pas briguer un nouveau mandat à la FIFA ne concerne pas seulement la CAN 2017, comme prétendu par la BBC. Selon une source très au fait de ce qui se passe dans les coulisses de la CAF, la décision de Raouraoua de lâcher la FIFA est un choix stratégique, «judicieux et très intelligeant», souligne notre interlocuteur.   

 

Choisir la CAF, c’est garder le droit de briguer le siège de Hayatou

Mohamed Raouraoua explique dans une déclaration faite à nos confrères de Liberté les raisons qui le poussent à ne pas se présenter. «… Je confirme, je ne suis pas candidat au bureau exécutif de la FIFA, je préfère me consacrer à mes activités au sein de la FAF et de la CAF, ce qui me prend tout mon temps déjà… Il faut savoir que le prochain mandat de la représentation africaine au bureau exécutif de la FIFA n’est que de deux ans, en 2017, alors j’ai décidé de ne pas investir dans un mandat de deux ans sachant que de nouvelles élections auront donc lieu dans deux ans», affirme-t-il.  Mais ce que ne dit pas la président Mohamed Raouraoua, c’est qu’en choisissant le comité exécutif de la CAF au détriment du CE de la FIFA, il a gardé son droit de briguer le poste de président de la CAF en 2017 (il faut être membre du CE de la CAF pour pouvoir se présenter contre Hayatou, ndlr).

 

«El-Hadj» garde la main

Et puis, et même si d’ici là, Raouraoua déciderait de ne pas être l’adversaire de Hayatou, il pourra toujours être candidat au CE de la FIFA en 2017, sauf que cette fois-ci, ce sera en étant le candidat de la zone arabophone. Les représentants africains au CE de la FIFA, répartis traditionnellement selon les zones géographiques du continent, va passer à des zones linguistiques en 2017. La zone subsaharienne qui avait deux candidats arabes, Hany Abo Rida (son mandat prendra fin en juin prochain) et Mohamed Raouraoua devra choisir en 2017 un seul représentant. Ainsi, la décision du président de la FAF de quitter la FIFA pourrait éventuellement faire partie d’un jeu politique complexes. Une stratégie qu’il a décidé d’adopter en cette période dans le but peut-être de se frayer un chemin jusqu’à la présidence de la plus haute instance footballistique du continent noir.

 

 

M.?M.

 

Classement