Phénoménal !

Au terme d’une course qui fera date et d’une accélération supersonique, l’athlète algérien Taoufik Makhloufi rafle la médaille d’or au nez et à la barbe des supposés spécialistes de la distance. Survolant ce 1500 mètres, Makhloufi a écrasé la concurrence, ni Kiplagat, ni Chepseba et encore moins Kiprop ne peuvent suivre «la Fusée» Makhloufi qui, à 300 mètres de l’arrivée, avait déclenché le turbo pour laisser tout son beau monde patiner derrière. En tout cas, Makhloufi  a pris sa revanche sur le destin en s’imposant de fort belle manière au stade olympique de Londres. Cette brillante victoire intervient au lendemain d’un imbroglio réglementaire qui avait conduit à son exclusion temporaire. Notre athlète avait dans un premier temps été exclu de la compétition pour ne pas s’être montré suffisamment combatif dans l’épreuve du 800 m à laquelle il avait dû participer contre son gré. Il est à rappeler enfin que l’Américain Leonel Manzano a pris la médaille d’argent et le Marocain Abdalaâti Igueder celle de bronze.

Younès Makhloufi (son père) : «C’est la victoire de l’Algérie»
Réagissant à l’éclatante victoire de son fils, Makhloufi père ne pouvait contenir son émotion. «Je remercie Dieu en cette soirée bénie. Je remercie Dieu pour cette belle victoire, voir mon fils hisser le drapeau algérien est une immense fierté pour moi et pour toute notre famille. Cette victoire est celle de l’Algérie entière, je remercie tous ceux qui l’ont soutenu pour qu’il puisse enfin décrocher cette médaille qui fait honneur à l’Algérie.» 

Makhloufi : «Je la dédie au peuple algérien»
«C’était la volonté de Dieu, hier j’étais exclu et aujourd’hui je suis là. Je n’y ai pas pensé du tout pendant la course. J’ai toujours voulu cette médaille et j’espère que cela va ouvrir une nouvelle ère pour le 1500 m en Algérie. Je dédie cette médaille d’or à tous les musulmans et au peuple algérien en cette période du Ramadhan. La course a été tactique, j’ai su contrôler le rythme, même si en fin de course j’étais un peu crispé, j’y croyais.» 

L’abjecte attitude de la presse française
l L’éclatante victoire de Toufik Makhloufi dans l’épreuve du 1 500 mètres n’a certainement pas fait plaisir à beaucoup de médias occidentaux et plus particulièrement la presse française. En effet, certains journalistes des médias lourds, comme France 2 par exemple, se sont lâchés, allant jeter le doute sur la probité de l’athlète algérien. D’aucuns se sont étonnés comment un athlète (supposé) blessé la vieille peut-il gagner une course avec tant de facilité le lendemain. Bien sûr, ce vainqueur aurait été Américain,  Espagnol ou Allemand, la presse française aurait trouvé cela tout ce qu’il y a de plus normal pour un «grand champion», mais dès lors qu’il s’agit d’un athlète maghrébin, africain, arabe, «là, il y a comme un doute». Le complexe de nos «amis» français envers une des plus grandes de leurs anciennes colonies ne semble pas se désagréger avec le temps. Non, il paraît même qu’il s’amplifie. Nul dans la presse de l’Hexagone ne s’est offusqué de cet Américain qui gagne des médailles comme des continents entiers ne peuvent pas en gagner, mais dès lors que  c’est un Maghrébin qui gagne, là, on gesticule, on crie, on s’affole. Abject.
M. O. 

Ses performances
Il est champion d’Algérie sur 1 500 m en 2011 avec un temps manuel de 3 min 34 s 4. Son meilleur temps sur cette distance est de 3 min 30 s 80, obtenu à Monaco le 20 juillet 2012. Il a également remporté la médaille d’or sur 800 m aux Jeux Africains de Maputo en 2011 devant les Kényans Boaz Lalang et David Mutua avec un temps de 1 min 46 s 32. Il remporte ensuite une médaille de bronze sur 1 500 m lors de la dernière journée des compétitions. Sur 800 m, il porte son record à 1 min 43 s 88 pour remporter la médaille d’or des Championnats d’Afrique à Porto-Novo devant le Kenyan Chemut. Le 6 août 2012, soit la veille de cet historique 1500 m, il est exclu des Jeux Olympiques de Londres pour «mauvaise foi et manque de combativité dans les séries du 800 m». Il est réintégré le soir même après avoir produit un certificat médical, signé par deux médecins, qu’il «souffrait d’une blessure douloureuse qui, toutefois, avec un traitement approprié, pourrait lui permettre de courir 24 heures plus tard.» Le lendemain, il devient champion olympique du 1500 m en dominant largement ses adversaires en 3 min 34s  083. 

Aigri, Kiprop lâche son venin
Interrogé par la presse à la fin de la course, le Kenyan Asbel Kiprop qui avait terminé ce 1 500 mètres à la douzième et dernière place s’est illustré par sa méchanceté en lâchant son venin : «Ce que je sais, c’est que moi je suis innocent.» Aigri, déchu de son titre, il aurait mieux fait de se taire.

Classement