AGO de la CAF: L’Algérie s’oppose à la résolution de la honte

L’Algérie, à travers la Fédération algérienne de football représentée par son président fraîchement élu Djahid Zefizef, s’est illustrée hier lors des travaux de l’AGO de la CAF à Arusha en Tanzanie, en dénonçant une des résolutions votées l’an dernier en marge de l’AG élective à Rabat.

Du côté des 54 fédérations membres de la CAF, on ne s’attendait certainement pas à ce qu’un parmi eux lève le fameux carton rouge, synonyme d’objection. Ce fut pourtant le cas lorsque le président Motsepe et son SG Veron ont voulu faire passer le PV de l’AGE de Rabat de mars 2021. L’article 17 alinea 7 évoquant l’AG de la CAF prévoit dans l’ordre du jour l’approbation du procès-verbal de l’assemblée générale précédente. Comme la CAF a reporté ce point à cette AG, l’Algérie n’a pas manqué l’occasion de refuser ce PV de la honte, et de corriger en quelque sorte une faute grave commise par l’avant-dernier bureau, à savoir celui de Kheireddine Zetchi, accusé de passivité par les autorités du pays. Petit rappel des faits : on est à l’AGE de la CAF, Motsepe va être élu pour succéder à Ahmad Ahmad poursuivi par la justice et coupable dans plusieurs affaires. Durant cette même AGO, le SG marocain de la CAF profite de la situation et du déroulement de l’assemblée dans son pays pour faire passer une résolution bien calculée, à savoir la modification statutaire des conditions d'admission à la CAF qui met hors circuit le Sahara occidental. Le point était pourtant inscrit noir sur blanc dans l’ordre du jour reçu par le secrétaire général de l’époque, mais ce dernier, nous dit-on, n’a pas remarqué cette machination, ni même Zetchi ou même Amar Bahloul, présents eux aussi à cette AGE. Même si ces derniers ont affirmé n’avoir pas reçu les points inscrits à l’ordre du jour, ce qui responsabilise encore plus le SG de l’époque.

L’Algérie n’a pas oublié

L’amendement de ce cet article 4 a été voté, Zetchi a affirmé qu’il s’était abstenu, mais cela ne lui a pas évité des critiques sévères, qui ont fusé de partout, notamment du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) qui a noté avec une « profonde déception » les « manoeuvres sournoises » déniant aux Sahraouis le droit à une représentation sportive continentale, lors de l'assemblée générale (AG) de la Confédération africaine de football (CAF) tenue à Rabat : « Dénier aux Sahraouis le droit à une représentation sportive continentale, c'est les priver injustement du droit d'exister en tant que peuple et en tant qu'Etat dans la communauté sportive africaine », avaient-ils noté. Le texte avait pointé la responsabilité du président de la Fédération algérienne de football de l’époque, Kheireddine Zetchi, présent à Rabat pour le congrès de la CAF et qui, pour le CNASPS, a voté en faveur de cette modification statutaire. 17 mois plus tard, l’Algérie a tenu à crier haut et fort son soutien indéfectible à la cause sahraouie. A travers cette montée au créneau, on ne sait pas si cela a été au programme lors de la visite de Motsepe en Algérie. Mais ce qui est sûr, l’Algérie a choisi le timing idéal pour contre-attaquer. Pour rappel, le 4 août dernier, la FAF a adressé à la CAF un courrier pour se plaindre. Cette dernière croyait qu’il s’agissait d’un simple écrit sans suite, mais Zefizef était visiblement bien préparé pour rouspéter cette fois devant une assemblée, surprise de voir un carton rouge.

 

Parole

Zefizef reprend les propos de Motsepe pour dire combien il était honoré d’être à Arusha pour prendre part à ces AGO, avant de leur faire part de la position de la FAF et de l’Algérie vis-à-vis d’une résolution qui, de surcroît, n’apporte rien au football africain ni à la CAF. Rappelant que le football est un sport d’union et de liaison entre les peuples, il a mentionné les anomalies et les contradictions que cette résolution présente par rapport à l’article 2, notamment dans son alinéa L qui rappelle le rôle de la CAF de garantir l’indépendance de la gestion du football africain, et d’éviter toute forme d’interférence politique. Le discours de Zefizef, accompagné de Merbout et Debichi, a duré 6 minutes, le temps de résumer la situation, de rafraîchir la mémoire aux présents et même au président Motsepe qui a demandé à ce qu’un rappel soit fait, sous le regard de Fouzi Lekjaa, un des adjoints du président et président de la commission des finances de l’instance. Il préparait lui aussi sa montée sur scène pour faire son exposé sur les malheurs financiers qui secouent la Confédération depuis son arrivée. Motsepe a ensuite pris la parole, rappelant aux présents que ce jour-là, il n’était pas encore président, histoire de s’en laver les mains, avant d’affirmer que le PV va tenir compte de cette observation dont il a pris bonne note. La FAF via son président venait de terminer sa mission, les travaux de l’AGO pouvaient se poursuivre, car une fois n’est pas coutume, ils ont été interrompus pour un motif plus que valable. L’Algérie fidèle à ses positions a rappelé à la CAF ses torts et ne s’arrêtera pas là. Après l’arbitrage, notre pays veut mettre un terme à l’ingérence de la politique dans le sport et a toutes formes d’exclusion au niveau de la Confédération, et ce n’est que le début.

  1. M. A.

 

 

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